L’éducation sans punition est-elle vraiment possible ?
La punition est un élément étranger au processus éducatif, elle n’a aucune chance de favoriser réellement la croissance de nos enfants.
Mieux vaut se concentrer sur les bonnes manières, les bons gestes et l’organisation.
LES ENFANTS DOIVENT ÊTRE PUNIS !
Je pense, et je sais très bien que je suis impopulaire, que s’ils se comportent de manière déraisonnable ou non comme ils le devraient, les enfants devraient être punis.
Les enfants doivent savoir que s’ils font une erreur, ils seront punis.
Bien sûr, je suis d’accord pour dire que les parents doivent fixer des règles, éduquer correctement, faire comprendre à leurs enfants l’importance des valeurs de la vie commune. Et quel parent argumenterait le contraire ?
Je ne parle pas des principes de Daniel N, au contraire : il est très doué pour expliquer pas à pas comment créer un environnement familial dans lequel la punition n’est plus nécessaire, en partant de quelques points de base simples : construire un travail d’équipe correct entre les parents ; adapter les demandes et les indications à l’âge des enfants, de l’enfance à l’adolescence ; donner un système de règles clair et transparent ; établir la bonne distance relationnelle.
LA BONNE SANCTION
Attention, pour éviter tout malentendu, je tiens à préciser que par « punition », je n’entends pas les blessures aux mains, les tortures publiques ou autres tortures insupportables.
Je veux plutôt parler d’une action immédiate, concrète, privée et, surtout, compréhensible et supportable pour l’enfant, qui a la valeur d’un « renforcement négatif » et le décourager de répéter la mauvaise action.
Même un petit geste, comme le mettre dans un coin, ou réfléchir à ce qu’il a fait (mal).
L’objectif d’une punition doit toujours être de nature éducative, c’est-à-dire que l’enfant doit comprendre les conséquences de son acte et réfléchir à ce qu’il a fait, en prenant conscience qu’il a commis une faute.
COMMENT DEVRAIT ÊTRE LA BONNE PUNITION ?
La bonne punition doit être immédiate, car il est inutile de dire à l’enfant : « Ce soir, quand papa reviendra, regarde ! ». La mauvaise action correspond à une sanction liée à l’événement qui se déroule au bon moment.
Elle doit également être praticable. Il est inutile de menacer de sanctions exemplaires qui ne sont pas appliquées, telles que : « Tu ne regarderas pas la télévision pendant un mois ». Il est préférable de réserver les punitions aux rares occasions où les enfants font des erreurs, mais de les porter jusqu’à la fin.
Alors, la punition doit être privée. Il est contre-productif et frustrant pour l’enfant d’être puni de manière flagrante devant les autres. Si l’enfant se sent humilié, il ne vivra pas la punition comme un événement justifié par son absence, mais comme un certificat d’incapacité et son estime de soi subira un préjudice considérable.
Pour être compréhensible, la punition doit être à la portée de l’enfant. On ne peut pas attendre de lui qu’il fasse quelque chose qu’il n’est pas encore capable de faire ou de comprendre. Et la raison de la punition doit être claire pour lui et, si nécessaire, expliquée par l’adulte. « Je te punis pour ça… ».
De plus, la punition doit être supportable. Elle ne doit pas nuire à l’estime de soi de l’enfant ni le mortifier. Pour qu’on s’en souvienne, la punition doit conserver un caractère d’exception et susciter une petite émotion négative.
Ce qu’il est essentiel de retenir, c’est que la punition ne doit pas être dirigée contre l’enfant en tant que tel, ce qui conduirait à l’humiliation, mais doit viser le mauvais comportement afin de protéger l’enfant en tant que personne.
… ET ENSUITE ?
Enfin, l’engagement doit être récompensé. Et à la première occasion où les enfants montrent qu’ils ont compris et changé d’attitude, nous devons immédiatement rétablir la paix et les féliciter, en les dorlotant et en les félicitant.
Parce que la bonne punition fonctionne lorsque vous êtes capable de leur faire beaucoup de compliments si l’autre personne se comporte de la bonne manière.
